Le Boberach : Le dernier Chebec Algérien.




Le dernier chebec Algérien s’appelait el-Mayorqué au nom du Raïs Ali El-Mayorqué, il sera rebaptisé par la France comme ''Boberac'' en 1830.

L’histoire de la marine algérienne entre le XVème et XIV siècle tel que documentée par plusieurs auteurs était très entreprenante, voir dominante en méditerranée. Cette marine a insufflée un développement des techniques de construction, un transfert de connaissances et d’expertise dans les métiers de la construction navale, de la charpente marine, des techniques de navigation, de gréement et d’autres. 

D’origine mauresque, utilisé comme bateau de pêche, le ‘’Jebega’’ avait apparus en Espagne musulmane. Sa réaparition avec ue nouvelle configuration fut à Alger et il était construit dans des ateliers de Bab-el-Oued, le plus souvent par des chef charpentier maritime de pays du sud de l’Europe. Dépendamment des alliances politiques, la Suède, le Danemark, la France, l’Espagne, Les états unis et même le Sultanat d’Oman envoyaient des équipements de tous types, de la corde et voile, à la poudre et canons et bien entendu du bois de chêne des pays nordiques. Certains accastillage étaient fabriqué dans la maison de N’Hass dans les hauteurs de Bab-El-Oued. 

Grée avec des voiles triangulaires, le chebec fut très rependu en méditerranée de cette époque. Plusieurs royaumes et pays se sont armés de ce type de bateau. Sa conception à fait l’objet d’évolutions et d’innovations incrémentales. Si le design du chebec à évolué dans le temps, c’est certainement à Alger qu’il a trouvé sa forme dominante avant sa disparition en 1830. 

Les qualités nautiques du chebec lui permettant d’affronter des bâtiments plus armés et plus volumineux. Sa forme de coque combinée à son gréement et la capacités de disposer de plusieurs dizaine de rames sur chaque bord, lui donnait un avantage supérieur lors des virements de bord de façon rapide et surprenante lors d’affrontements. Les Raïs de la marine algérienne était équipés de plusieurs chebec, de frégates, bricks et autres type de bateaux. Mais c’est seulement le chebec qui résistât à la mémoire du temps. Immortalisé par plusieurs artistes algériens, comme les peintures de Omar Racim et les diverses peintures et bas reliefs de la vieille ville d’Alger. D’autres chants populaires du Chaabi vantent encore ses prouesses. 

À la veille de la prise d’Alger, le nombre de bateaux de la régence était à son niveau le plus bas depuis 200 années. Une lettre de l’État major général de la république française, au ministre de la marine datée du 18 septembre 1830, rapporte que l’amiral Baron Duperré a fait armer des bâtiments qui appartenaient au Dey et les a envoyés à Toulon’’. Au nombre de 10 dont 3 corvettes, 3 brick-goélette, 3 goélette et un chebec. Le dernier chebec Algérie s’appelait el-Mayorqué au nom du Raïs Ali El-Mayorqué . Il deviendra ‘’Le Boberach’’ de 1830 à 1858.

Documents de navigation du Boberach : Ordres d'affectation


Récit de naufrage du Boberach : L'Illustration : Journal Universel

Carrière du Boberach après 1830.

CHEBEC : Une innovation de chez nous.


Photo : amine Rahati

Une des merveilles du génie maritime national, le chebec est une évolution de bateau à voile construit dans le littoral algérien avec les compétences, le savoir faire et les matériaux locaux. Construit principalement dans le but de pratiquer la course et de protéger le littoral algérien contre les invasions chrétiennes provenant d'Espagne, d'Italie, d'Angleterre, du Danemark et aussi des États Unis.

C'est à travers le contexte historique qui prévalait en méditerranée que nous essayerons de comprendre qu'elles étaient les conditions qui ont fait qu'on arrive à innover à travers les forces et faiblesses des autres galères, qui étaient leurs motivations et les meneurs de grands projets de ce genre. Comment une nation que l'on qualifiait de ''Barbare'' pouvait-elle offrir à la science du génie naval une telle prouesse technologique. Ce qui est certain, c'est que dans l'histoire des bateaux, il restera un standard.

LA COURSE

La course en méditerranée était présente pendant plusieurs siècles. On parle souvent de ''guerre de course''. Mais celle pratiquée dans cette mer se distingue de la piraterie. Du point de vue strictement juridique, les musulmans n'ont pas toujours été considérés comme des pirates. Aux dires de certains auteurs, ils étaient sédentaires et soumis à une autorité. Ils étaient donc contrains de respecter des engagements diplomatiques des États souverains qui les mandataient, entre autres la régence d'Alger et que reconnaissait tout l'occident chrétien.

QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES

C'est à partir de 1492 date capitale où l'Espagne sous Ferdinand et Isabelle de Castille arracha le contrôle de la péninsule ibérique aux maures et aux juifs, ils les renvoya par delà le détroit de Gibraltar après plus de sept cents années de résidence en Europe. Les conséquences sur la vie sociale et politique de l'Afrique du nord furent immédiates et profondes.

Ces pays étaient affrontés à un exode de plusieurs milliers de gens fiers, civilisé qui avaient refusés de se convertir aux christianisme. Sans aucune possibilité d'emploi mais pleins d'ambitions et désir de vengeance. Ce désir de venger l'affront qui leur a été fait poussa les Maures à une hostilité qui finit par constituer un des éléments d'une guerre sainte contre la Chrétienté occidentale. Il est aussi important de noter à cet effet qu'en ce temps là, l'ordre des hospitaliers existait déjà et fut fondé pas Charles Quint en 1530 après la chute de Rhodes qui résistât aux Turcs jusqu'en 1522. Cet ordre pratiquait la course et était devenu l'ennemi le plus gênants de la régence d'Alger. Plusieurs attaquent sur Alger furent organisées par Charles Quint et c'est pour ce protéger que les habitant d'Alger hébergent les Frères Barberousse pour les protéger.

Au moment de leurs expulsions, certains auteurs mentionnent que ''la mer était pour les musulmans un élément peu familier et la navigation un art qu'il fallait apprendre'' or que bien avant, Ibn Khaldoun mentionnait dans ces écrits que ''la méditerranée était un lac musulman où les chrétiens ne pouvait pas faire flotter une planche''.

De 1509 à 1510, Ferdinatn leader de la Chrétienté de l'époque construisit une forteresse sur l'ile de Penon suite à une attaque sur Alger, il pouvait ainsi maintenir cette ville et ses habitants assiégée. Quelques années plus tard, Kheyr-eddine Barberoussse lança une attaque contre cette forteresse et après un bombardement de sept nuits et sept jours, la victoire était totale. Le souverain d'Alger construisit un grand môle qui abrite encore le vieux port d'Alger et qui est connu sous le nom de l'amirauté. Alger devenait alors un bastion imprenable suite à la position stratégique de sa forteresse et à la portée de ses canons.

SUR LES TRACES DU CHEBEC

Le chebec reste malheureusement absent dans la mémoire collective. Rien ou presque n’est dit sur ce bateau. Une maquette existe au musée du chahid à Ryad el Feth. La plus grande source de documentation existe à l’étranger, en France, Espagne, Italie et surtout en Turquie. En Algérie des peintures de Mohammed Racim existent et immortalisent quelques-unes des batailles au large d’Alger. La poste Algérienne a émis des timbres et enveloppes affranchies pour les philatélistes représentant ce bateau dans ces plus belles postures, et même des cartes postales sont actuellement publiées par des éditeurs locaux. C’est tout ce qu’il reste de ce grand bateau.

Quand aux autres informations, les fonds marins des baies d’Alger, Oran, Bejaïa et d’Annaba en regorgent.

L'équipe d'El-Bahri

http://www.el-bahri.com/



Courrier de Correspondance relatif au transfert du Canon Baba Marzoug (Le Consulaire) A Brest.






 

Procès verbal des bâtiments trouvés à Alger en 1830.

 




Quelques Canons Trouvés en Algérie.

 




Le Palais des Rïas d'Alger.


Le Palais des Rïas fait partie des plus importants monuments historiques de la ville d’Alger. Il occupe une surface de 6 200 m², et représente l’unique témoin du prolongement de la médina d’Alger jusqu’à la mer à l’époque ottomane. Cet édifice a connu plusieurs démolitions et transformations durant la période française.

Divers Angles du Palais des Rïas.

 
L'histoire du palais commence en 1576 sous Ramdan Pacha. On le désigne successivement par les noms Quaâ-Essour (bas du rempart), Sebâa tbaren (les sept tavernes : ce qui laisse supposer qu’il devait exister dans ce quartier quelques tavernes, lieu de rencontre des marins de tous bords), et Topanet Arnaout.


Durant la période coloniale, le palais sera loué au Consul d'Amérique de 1831 à 1832, puis sert de résidence pour diverses corps de l'État français et finit en 1862 comme Hôtel Générale du Génie

Après 1962, des familles algériennes squattèrent le site historique et apportèrent des transformations. Cette occupation, bien qu'endommageant en partie les lieux, a permis paradoxalement de garder les boiseries de certaines pièces dans un état de conservation extraordinaire. Les intempéries et la proximité de la mer provoquèrent des conséquences néfastes au point que l’édifice menaçait de s'effondrer. Les travaux de restauration se sont étalés de 1987 à 1993 et le palais fut ouvert au public en 1994



Cet édifice est composé d'un ensemble de trois palais prestigieux (numérotés 17, 18 et 23) édifiés à des périodes différentes, ainsi que de six maisons des pêcheurs (numérotées 5, 7, 9, 11, 13 et 15). La seule référence historique disponible, concerne le palais 18, qui fut construit aux environs de 1750 par le Raïs Mami Arnaout.

Plan du palais des Rïas.


Carreaux de Faïences Retrouvés lors de la restauration.



. Le Palais 23.
 

Le Vestibule.


Le Patio (Wast Dar).


L’étage Supérieur.


Le Stah ou Menzah est un espace de détente avec vue sur mer. C'est là ou se déroule les activités domestiques et festives. Une partie de cette terrasse est couverte. Le sol est pavé de tomettes en couleur brique, ainsi que d'une conduite en terre cuite pour acheminer les eaux pluviales vers le Djeb.

 
 

Les Byoutes et Ghroufs (Chambres).

Les chambres ont une forme longitudinale, et sont dotées de mezzanines ou se trouve le lit de baldaquin (Bank el Kouba) ainsi qu'un espace de rangement surmonté d'arcs sous forme d'anse de panier. El Kbou sert comme support pour renforcer l'édifice. Ce dernier se présente sous forme d'une niche murale se terminant par un arc. 

 
 

Le Hammam.

Il se compose de trois pièces successives à savoir : 

. La salle chaude pour le bain et la relaxation. Cette salle est dotée de deux cuves, l'une pour l'eau chaude et l'autre pour l'eau froide.
. La salle tiède servant de pièce de transition pou éviter les chocs thermiques.
. La salle froide qui est équipée de matelas.

Le plafond du hammam est voûte et les murs décorés de carreaux de faïences et de petites fenêtres pour l'éclairage et l'aération.





. Le Palais 18.

Sa construction remonte à 1750. Il fut acheté par le trésorier Qara Mustapha en 1797, puis revendu au Dey Mustapha en 1798 qui en fit sa résidence. 


Le Vestibule.


Le Patio.


L’étage Supérieur.


Le Hammam.


Chambres Allongées du Palais 18.


Autre Chambre du Palais 18.


Même Type de Plafond 2 Siècle Avant (E.Lessord et W.Wyld 1835).


Composition du Plafond de Chambre.



. Le Palais 17.



Le Bain Romain.

Un bain romain fut découvert au niveau du sous-sol du Palais 17, attestant la présence romaine à Alger. 

Accès Au Bain Romain.


. Six maisons (Douérates) de pêcheurs (numérotées 5, 7, 9, 11, 13 et 15) dont les façades donnent sur l’ancienne rue de « Sabaa Tbaren », 


Lot de Maisons dont la  numéro 11 appartenant au  prince Hadj Omar.
 

 


. M'cid vient du mot arabe signifiant préparer l'enfant et l'orienter à son chemin de vie. Ce terme était et est encore utilisé par les population du Maghreb jusqu'au Soudan, caractérisant les "Kouttabes" pour l'apprentissage et la mémorisation du Coran, la grammaire, la langue arabe, les sciences religieuses, l'écriture, l'art calligraphique, et l'ornementation. 


Al Klam était appelé "Al Yaraa" ou "Al Mizbar", et fabriqué a base de frondes ou da cannes à sucre en forme de bâtonnets plats sous forme de lames. Au centre, se trouve une fente légère et délicate qui facilite l'écoulement de l'encre.   


Al Louha est une planche en bois massif épais, de forme rectangulaire (30 - 50 cm de long / 15 - 23 cm de large) 


L'Encre.



. Une batterie qui surplombe la mer, entourée d’un muret comportant des ouvertures servant à l’emplacement des canons.


Vue sur Bordj el Fnar.


. Deux bâtiments A et B et de trois bâtisses 8, 10, 12. 

. Cet ensemble s’organise autour de Sabat (ruelle couverte constituant une partie de l’ancienne rue ottomane, « la rue des sept tavernes »), rues, terrasses, parcours…


Plus d’infos sur le lien suivant :
http://www.revuedelamediterranee.org/index_htm_files/Hocine_2016-III-1.pdf

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